D’une cinquantaine d’années, Madame N'do ABOKI est veuve avec trois enfants. Elle habite à Zébé, un quartier de la ville d’Aného. Depuis des années, bien avant le décès de son mari, elle espérait avoir des toilettes modernes dans sa maison. Cependant, le manque de moyens pour acheter le matériel nécessaire, dont le coût est élevé, a empêché la réalisation de son projet jusqu'au jour où le WACA a lancé le sous-projet de gestion des déchets solides et liquides.

Une des activités de ce projet était l’accompagnement des ménages dans la construction des latrines Ecosan. Lors de la sensibilisation de la population le 18 avril 2023 sur la place publique, Madame N'do était parmi les premières arrivées, attendant impatiemment l’agent de la voirie porteur de ce message important pour elle.

« Les toilettes que nous vous conseillons de construire avec l’appui de WACA, appelées Ecosan, ont plusieurs avantages. Elles ne dégagent pas d’odeurs. » À cette annonce, Mme N’do, de nature timide, se promettait intérieurement de tout faire pour en faire construire une chez elle.

L’agent de la voirie a énuméré d'autres avantages, notamment l’utilisation des urines et des fèces en agriculture comme engrais naturel dans le maraîchage après six mois d’utilisation. De plus, il a précisé que sur un coût total de 570 000 Fcfa, les bénéficiaires ne paieraient que 55 000 Fcfa. Avec un sourire aux lèvres, Mme N'do commençait à faire des calculs et réfléchissait à comment réunir les fonds nécessaires pour réaliser ce bonheur tant attendu.

Le lendemain, elle a rassemblé l’argent et, pour être la première à se faire enregistrer, elle a pris un zémidja, un moyen de transport local, au lieu de marcher pendant une demi-heure. Après l’enregistrement, elle est rentrée chez elle avec ses trois enfants pour identifier l’endroit où les toilettes Ecosan seront construites.

Une fois les enregistrements terminés, les travaux ont commencé. En quelques semaines, le rêve de Madame N'do est devenu réalité. Pressée de commencer à utiliser les nouvelles toilettes, elle attendait le jour J comme « une fiancée qui attend son époux ». À l’heure convenue, le tabouret de l’agent de la voirie était déjà nettoyé et placé sous le manguier de la cour. Dix minutes plus tard, l'agent est arrivé avec un dispositif de lave-mains. À la question de Mme N'do, « Ça aussi c’est pour moi ? », l'agent a répondu affirmativement.

Il a donné des conseils, notamment d’éviter d’utiliser de l’eau, de toujours verser de la cendre, de passer de l’huile de vidange sur les plaques pour éviter la rouille, et d'informer les agents de la voirie lorsque c’est rempli afin qu'ils viennent les enlever pour les revendre aux maraîchers.

« Je mettrai en pratique vos conseils », a dit Madame N'do, qui a remercié le projet WACA et ses partenaires grâce à qui elle dispose désormais d’une toilette moderne dans sa maison.