News | 2019-02-27 Abidjan, Côte d’Ivoire

Éliminer les obstacles à l'investissement du secteur privé pour renforcer la résilience des côtes de l'Afrique de l'Ouest

La célébration du Jour de la Terre cette semaine devrait nous inciter à réfléchir.

La célébration du Jour de la Terre cette semaine devrait nous inciter à nous arrêter et à réfléchir à l'état de notre planète. Ce qui nous préoccupe le plus, c'est la dégradation des côtes de l'Afrique de l'Ouest ; elles sont littéralement emportées par l'érosion côtière et les inondations et avec elles, les infrastructures et les moyens de subsistance essentiels sont perdus. L'ampleur des dégâts et les besoins de financement exigent des contributions de tous les acteurs clés, y compris le secteur privé.

C'est pourquoi nous avons récemment réuni les secteurs publics et privés dans le cadre du Programme de gestion des zones côtières de l'Afrique de l'Ouest (WACA) de la Banque mondiale pour discuter de la façon dont ils peuvent collaborer pour lutter contre la dégradation côtière, accroître la résilience des côtes aux changements climatiques et améliorer les moyens de subsistance des collectivités côtières. Le développement de partenariats public-privé (PPP) a été l'un des nombreux exemples concrets qui ont fait surface.

Les zones côtières d'Afrique de l'Ouest abritent environ un tiers de la population de la région et génèrent 56 % de son PIB. La croissance économique, démographique et urbaine a entraîné un important développement des infrastructures le long de la côte. Cela s'accompagne de problèmes d'utilisation des terres et de gestion des déchets qui peuvent entraîner une réduction des possibilités touristiques, la contamination des poissons, l'épuisement des stocks de poissons, la perte de terres et d'infrastructures, la pollution marine et souterraine, et parfois des décès humains.

Une nouvelle étude de la Banque mondiale estime que la dégradation de l'environnement dans les zones côtières du Bénin, de la Côte d'Ivoire, du Sénégal et du Togo a coûté 3,8 milliards de dollars, soit 5,3 % du PIB des quatre pays en 2017.

Bien qu'il soit considéré comme un acteur non traditionnel dans le financement de la Gestion Intégrée des Zones Côtières (GIZC), le secteur privé avec son infrastructure construite occupe une empreinte géographique significative dans les zones côtières. En tant que telles, ses activités peuvent souvent avoir un impact négatif sur les systèmes côtiers. Dans le même temps, leurs activités sont également affectées par les risques naturels tels que l'érosion côtière, les inondations côtières, ainsi que par le changement climatique.

Le dialogue entre le secteur public et le secteur privé, financé par le Fonds de soutien des CDN, le Fonds nordique de développement (FDN) et le Fonds mondial pour la réduction des catastrophes et le relèvement (GFDRR) a été organisé par le projet d'investissement dans la résilience de 222 millions de dollars de la WACA. Cet effort est dirigé par les gouvernements ouest-africains et financé par la Banque mondiale, le FDN, le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) et d'autres partenaires pour aider à protéger les côtes ouest-africaines et à construire des communautés côtières résistantes. Outre ce premier projet d'investissement régional, la WACA dispose d'une plate-forme à travers laquelle elle entend porter ses financements à 2 milliards de dollars en mobilisant des partenaires techniques et financiers. 

Les participants ont été invités à proposer des solutions potentielles pour briser ces barrières et permettre au secteur privé de jouer un rôle plus important dans le renforcement de la résilience des zones côtières en Afrique de l'Ouest. Ce rôle et la contribution accrue du secteur privé aux activités et initiatives de GIZC ne se limiteraient pas au financement, mais aussi au plaidoyer, à l'éducation et au développement communautaire.

Un résultat important de ce dialogue a été la création d'un groupe consultatif du secteur privé qui comprend des PDG et des professionnels d'entreprises des secteurs du tourisme, des ports, des mines, du pétrole et du gaz, de la pêche, de l'agroalimentaire et des transports. Le groupe fournira un espace dédié pour continuer à discuter de leur rôle dans la GIZC et pour explorer, avec la WACA et d'autres partenaires techniques, les types de mécanismes commerciaux et non commerciaux qui pourraient faciliter le financement par le secteur privé des infrastructures de protection côtière et autres activités de renforcement de la résilience côtière.

Par exemple, nos discussions ont confirmé la nécessité de développer les PPP et de fournir des incitations fiscales et économiques aux entreprises qui respectent les réglementations clés et/ou souhaitent mettre en œuvre la protection côtière sur la base d'analyses techniques rigoureuses et d'études de faisabilité ainsi que d'une évaluation rigoureuse des impacts environnementaux et sociaux. 

Ce premier dialogue du secteur privé pour la WACA a également mis en lumière les ports et les opérateurs portuaires d'Afrique de l'Ouest qui ont reconnu la nécessité d'établir un groupe de travail pour leur sous-secteur afin d'évaluer les impacts négatifs de leurs activités sur l'environnement marin et côtier et de s'engager ensemble pour des pratiques plus durables. Ils ont déjà commencé à travailler sur une charte portuaire durable.

Au fur et à mesure que les secteurs publics et privés se réuniront, le prochain défi sera de maintenir ce dialogue, d'impliquer davantage d'acteurs et de commencer à concevoir des mécanismes de marché et non marchands pour permettre des flux financiers du secteur privé vers la GIZC. Il n'y a pas de temps à perdre ; la sauvegarde du littoral de l'Afrique de l'Ouest et des moyens de subsistance des populations en dépend.

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Date: 2019-02-27
Lieu: Abidjan, Côte d’Ivoire

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