Blog | 2020-01-10
WACA marketplace : États, populations et secteur privé, main dans la main, pour protéger nos côtes
L’érosion côtière doit être combattue et les pays africains doivent travailler ensemble.
côtière doit être combattue de manière globale et les pays africains doivent travailler ensemble avec l’aide du secteur privé pour préserver leur littoral ».
Ces mots prononcés par Coralie Gevers, directrice des opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin et la Guinée à l’ouverture du #WACAMarketplace, illustrent parfaitement l’esprit dans lequel s’est tenue cette rencontre à Abidjan, en novembre dernier.
L’objectif de ce « marché aux projets », organisé dans le cadre du Programme de gestion du littoral ouest Africain (WACA en anglais), une initiative pour la résilience côtière et la lutte contre la pollution marine soutenue par la Banque mondiale est de permettre à chaque pays concerné (Bénin, Côte d’Ivoire, Mauritanie, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, et Togo), de venir pitcher ses projets devant des investisseurs et acteurs du secteur privé, afin d’obtenir l’appui technique ou financier nécessaire à leur concrétisation.
Provenant chacun d’un pays côtier d’Afrique de l’Ouest, dont trois bénéficiaires du programme WACA (Sénégal, Côte d’Ivoire et Togo) et, un sur la voie de l’être (le Nigéria), nous avons été invités à assister à cet évènement.
Pour les quatre jeunes blogueurs que nous sommes, lauréats du concours Blog4Dev et engagés pour la transformation du continent, cette expérience nous a permis de plonger dans la palette d’actions déclinée par le programme WACA pour préserver les côtes ouest-africaines : donner la parole aux populations exposées à l’érosion côtière et les inviter à la table des discussions, assister les pays dans la formulation de leurs projets, en mettant à leur disposition le savoir-faire technique et les aider dans la mobilisation de fonds auprès des partenaires. Les projets des pays étaient nombreux et variés, que ce soit pour lutter contre les inondations dans quatre villes du sud Bénin, contre la pollution et les déchets dans la capitale du Togo, restaurer les écosystèmes côtiers dans le nord et le sud de la Mauritanie, ou encore des projets de réhabilitation de route à Sao Tome.
Nous avons aussi pu visiter le terrain et réaliser l’ampleur des dégâts déjà causés par l’érosion côtière et l’urgence à la stopper. Nous avons enfilé nos chaussures et marché fermement dans la vase et la boue, pour voir de près le rôle joué par la mangrove, comme bouclier végétal de nos côtes. C’est regarder, de près, de très près, les ravages de l’océan sur les édifices, les bâtisses rongées avec appétit par les vagues voraces, qui ne laissent derrière leur passage que sel et désolation, des paysages entiers dévastés par la catastrophe silencieuse, à seulement quelques encablures de la Capitale.
Nous voulons dire et redire que les défis sont importants et l’enjeu de taille ! Pour s’en faire une idée, regardons les chiffres effrayants, glaçants même, liés à l’érosion côtière : selon la Banque mondiale le coût de la dégradation de l’environnement au niveau régional serait d’environ 3,8 milliards de dollars, soit 5,3 % du PIB du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Togo réunis en 2017. Et 60 % de ces dégradations proviennent des inondations et de l’érosion ! En outre, elles provoquent plus de 13 000 décès par an, principalement dus à la pollution de l’eau, de l’air et aux inondations.
Face à de tels chiffres, on est tenté de se demander pourquoi diable n’entendons-nous pas parler plus que ça de ce phénomène !? Savez-vous que le littoral ouest-africain abrite près du tiers de la population de la région et génère 56 % de sa richesse ?
Rappelons, aussi que derrière tous ces chiffres, se cachent des millions de vies brisées : c’est la souffrance des mères qui ne peuvent plus subvenir aux besoins de leurs enfants ; ce sont des générations entières démunies en constatant que la mer a empoté le cimetière où reposaient leurs aïeuls ; en ne reconnaissant plus leur monde d’avant dont il ne reste plus que des souvenirs, précieux et fragiles, dans leurs mémoires.
C’est pour cela, que nous devons communiquer plus, partager plus, impliquer autant de gens que possible, particulièrement les jeunes générations, qui ont le devoir de se lancer dans cette lutte, pour leurs terres, pour leur pays et pour leur avenir.
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