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Résoudre la crise du plastique, mobiliser la connaissance, les politiques publiques et l’innovation pour améliorer les conditions de vie

Cet article fait partie d'une histoire immersive produite par la Banque mondiale.

Les plastiques sont là pour durer. Leur fabrication est simple et peu coûteuse et ils ont été l'un des grands moteurs du développement. Mais les déchets plastiques sont devenus une menace omniprésente pour la santé publique, les moyens de subsistance et l'environnement. Le plastique peut mettre des centaines de milliers d'années à se décomposer et fait déjà partie du registre fossile.  

Afrique 

Les pêcheurs de Bargny, dans une baie abritée de la côte sénégalaise, ne connaissent que trop bien ce fléau. À chaque fois qu’il sort son bateau, Serigne Abass Pouye en est témoin : « Ce qu'on voit le plus en mer ? Du plastique, partout. »

Les zones où il pêche sont aujourd’hui envahies de déchets plastiques, et ses prises moins abondantes. Les endroits de la plages où les tortues ont l’habitude de se reproduire sont tellement encombrés de déchets que les bébés meurent, car ils ne peuvent pas atteindre l'eau. Les dégâts causés à l'écosystème mettent en péril la biodiversité, menaçant également les moyens de subsistance et les conditions de vie des habitants de la région. Parfois, des amas de plastique se prennent dans les hélices et endommagent les bateaux, ce qui complique encore le travail.

WACA

Ndiouck Mbaye, présidente de l'association des femmes rurales de Kaolack, exprime la frustration ressentie par tant de personnes :

« Nous n’en pouvons plus de voir le plastique envahir nos vies. Il est partout et cause beaucoup de dégâts. Dans la forêt, le plastique se colle au sol et détruit notre flore. Rien ne peut pousser. Et il tue souvent notre bétail, notre seul trésor. Nos égouts sont infestés de plastique, et les enfants et les adultes tombent malades. »

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Malgré ces problèmes persistants, le Sénégal a enregistré quelques succès dans la bataille contre les déchets plastiques. Nous voici à Mbeubeuss, principale décharge de Dakar, la capitale bouillonnante. Ouverte en 1968, elle est aujourd'hui l'une des plus grandes décharges à ciel ouvert d'Afrique de l'Ouest et dessert près de 4 millions de personnes en réceptionnant 475 000 tonnes de déchets par an. Étant à la fois située près d'une grande ville et de la mer, elle est devenue une source majeure de pollution de l'air, des sols et de l'eau. Mais si les déchets représentent un problème important en Afrique, ils nous donnent aussi l’occasion de trouver des solutions. C’est le cas du programme de gestion du littoral ouest-africain, qui doté de 220 millions de dollars, aide les pays à réduire la pollution marine due au plastique en finançant et en promouvant des solutions innovantes tout en faisant participer les communautés côtières pour les aider à être plus résilientes.

Contrairement à d'autres déchets,  le plastique peut être réutilisé et continuer à servir, mais cela nécessite des processus spécifiques de tri et de traitement. C'est ce que font plus de 2 500 personnes à Mbeubeuss, grâce à un crédit de 125 millions de dollars accordé par l'Association internationale de développement en faveur du projet pour la promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets solides au Sénégal. Ce programme a pour but de développer les compétences sociales et entrepreneuriales des ramasseurs de déchets, et de construire une unité de recyclage sur le site afin d'améliorer la gestion du processus de valorisation. Grâce à un traitement plus efficace des déchets, une plus grande quantité de matériaux peut être revendue à des fabricants de de produits variés, comme des tapis, des vêtements ou des meubles.

Une stratégie triplement gagnante qui permet de : recycler davantage, de moins polluer le paysage et l'océan, tout en améliorant les conditions de vie des populations. 

Un défi d'ampleur planétaire   

Malheureusement, le problème ne concerne pas seulement le Sénégal. Au cours des 60 dernières années, sur les 8,3 milliards de tonnes de plastique qui ont été produites dans le monde, seulement 9,5 % d'entre elles ont été recyclées. Les 7,5 milliards de tonnes restantes ont été laissées à l'abandon, elles s'accumulent au sol et obstruent les cours d'eau. En outre, la plupart des plastiques sont destinés à des articles à usage unique, ce qui signifie que leur utilité est très brève, mais que leur durée de vie est très, très longue. Enfin, il y a peu de choses que l'on puisse faire avec le plastique une fois qu'il est fabriqué.  

Aujourd'hui, la production de plastique dépasse de loin notre capacité à le gérer lorsqu'il devient déchet, et les quantités actuelles devraient tripler d'ici 2050. Les effets néfastes de la pollution plastique touchent tous les êtres vivants dans tous les écosystèmes de la planète. Cette pollution est inéluctable et elle a des répercussions sur la santé, les moyens de subsistance et les conditions de salubrité des populations du monde entier.

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Chaque effort compte

La pollution causée par les plastiques est un problème complexe et universel qui doit être résolu avant que les dommages écologiques ne s'aggravent. Nous devons poser de nouvelles questions qui enrichiront notre base de connaissances, adopter des approches créatives en matière d'élaboration des politiques et soutenir les innovations révolutionnaires. Ces efforts peuvent commencer modestement et se développer au-delà de toute imagination.

WACAIl suffit de demander à Isatou Ceesay. 

En 1998, Ceesay, qui vit en Gambie où 84 % des déchets plastiques du pays sont mal gérés et entraînent l'obstruction des zones de drainage, des inondations, des maladies et des sources de nourriture contaminées, a décidé de transformer ces déchets plastiques en un atout en les transformant en bandes qui peuvent être tissées dans des articles tels que des sacs, des porte-monnaie et des portefeuilles. 


Ceesay a fini par étendre sa petite entreprise environnementale au-delà de son propre village de N'jau.
"En tant que Gambienne, en tant qu'Africaine, je voulais y contribuer [à la résolution de la crise du plastique]. Je ne suis pas riche, je ne suis pas une grande star de l'éducation, j'avais juste quelques informations et je ne pouvais pas les garder pour moi. Je voulais la partager avec d'autres personnes", explique Ceesay.


Aujourd'hui, Women's Initiative Gambia forme et habilite des milliers de femmes, de jeunes et de groupes de personnes handicapées à gagner de l'argent tout en réduisant les déchets plastiques dans leur communauté. Surnommée la "reine du recyclage" de Gambie, Ceesay a voyagé dans le monde entier pour raconter son histoire et inciter les autres à prendre des mesures audacieuses pour lutter contre la pollution plastique.  


Le plastique est là pour rester, mais les déchets plastiques n'ont pas à l'être. La Banque mondiale met à profit ses décennies d'expérience pour transformer les défis liés à la pollution plastique en opportunités pour un développement vert, résilient et inclusif.

Cet article fait partie d'une histoire immersive produite par la Banque mondiale. En voici un extrait centré sur l'Afrique. Lisez l'histoire complète ici

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